La montée en force du m-commerce

Avant toutes choses, il advient de donner une définition du M-commerce. Il s’agit d’un commerce pour mobile qui « regroupe l’ensemble des applications commerciales liées aux terminaux mobiles et effectuées le plus souvent en situation de mobilité ».

D’après une étude menée par la société RetailMeNot au premier trimestre 2016, il semblerait que le commerce pour mobile ait connu une croissance fulgurante depuis l’année 2015 avec désormais, non plus 3,7 milliards d’euros, mais pas moins de 7 milliards. Suite à cette augmentation considérable de presque 50%, la France figure maintenant parmi les premiers dans le classement des pays qui sont les plus enclins à utiliser le mobile pour réaliser des achats en ligne. En effet, à ce jour près d’un quart des dépenses faites par les consommateurs français sont issues d’un paiement en ligne via leur mobile.

Il semblerait que cette tendance ne soit pas prête à cesser de croître pour la simple et bonne raison qu’à ce jour, l’expérience se fait sur plusieurs écrans et à des moments différents. Il est donc indispensable pour les entreprises d’analyser les habitudes de consommation de leur population cible afin d’adapter la stratégie de l’entreprise aux besoins de celle-ci.

Or, il est possible de noter que nous évoluons dans une société que l’auteur Joël de Rosnay qualifie de « société fluide ». Autrement dit, une société dans laquelle nous pouvons observer de nombreux flux qui résultent d’un environnement qui n’est pas figé et, d’un consommateur qui s’adapte en permanence à toutes les interactions qui s’offrent à lui.

Nous en déduisons donc que, dans cette société, le mobile peut être perçu comme le point de convergence du parcours client autour duquel il faut instaurer une offre cohérente.

Mobile et digital natives

En un même temps, il est aisé de constater que le mobile peut aujourd’hui être considéré comme le prolongement de la main des « digital natives ». Il apparaît donc comme une évidence qu’il faille concentrer ses efforts sur cet outil multi-tâches et ainsi revoir les stratégies des entreprises. C’est également ce qu’a mis en exergue le cabinet Deloitte, puisque selon une étude récente, six individus issus de la population des « digital natives » sur dix estiment que chacune des activités de leur vie en ligne, dans les cinq prochaines années, s’effectuera sur un Smartphone. Et il s’avère que ces individus nés entre les années 1980 et 1997, ne représenteront pas moins de 75% des actifs dans le monde en 2025.

La société Quantcast spécialisée dans la mesure d’audience a, quant à elle, réalisé une étude intitulée « Mobile + Me » qui a souligné le fait que 45% des individus Y utilisent leur mobile pendant leur temps libre pour réaliser des achats. Achats, qui s’élèvent en moyenne à deux par semaine.

Selon Anne-Marie Schwab, « si le m-commerce connait aujourd’hui un tel engouement c’est grâce au développement de l’ergonomie des supports qu’on peut utiliser dans le parcours d’achats ». Il est donc dans l’intérêt des entreprises de s’investir financièrement et humainement dans le développement des sites et applications mobiles afin de les rendre toujours plus attractives et simples d’utilisation. En effet, selon une étude menée par Criteo, les distributeurs qui ont décidé d’optimiser leur site web pour la navigation mobile génèrent bien plus de transactions que ceux qui n’ont pas opté pour cet investissement. Les chiffres parlent d’eux-mêmes puisque le taux de conversion des sites optimisés s’élève à 3,4% contre 2,9% pour les sites qui suivent uniquement les règles du responsive design et enfin seulement 1,6% pour les sites non optimisés . Il peut donc en aller de la survie de certaines entreprises qui réalisent uniquement leurs ventes sur la toile informatique.

En effet, dès lors que des changements surviennent dans l’environnement externe, il faut que l’environnement interne s’adapte au moins au même rythme, si ce n’est plus rapidement encore.

Selon une autre étude réalisée par Dentsu Aegis, 40% des consommateurs français affirment pouvoir se détacher des points de vente physiques si le numérique est en mesure de proposer des services équivalents. Ce phénomène observé dépasse même les 50% sur la population des « digital natives » .

Il nous faut cependant mesurer nos propos car cela ne veut pas dire pour autant que le point de vente se meurt. Bien au contraire, cela nous permet uniquement de mettre encore une fois l’accent sur le fait qu’un potentiel énorme émane directement du mobile et du m-commerce.

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Pascal Poty (2015), L’instant mobile, deux minutes pour convaincre votre client mobile, Edipro