Et si nous parlions de cette formidable alliance du Sport et du business autour des technologies NFT ? On le voit : l’industrie du sport-business est désormais une économie à part entière à fort potentiel où le digital semble s’intégrer de plus en plus.
Le Sport-Business : une économie qui pèse
Avec des coûts de retransmission toujours plus élevés, une audience croissante pour les grands événements, ou encore l’arrivée des clubs professionnels en bourse, le sport est désormais un poids lourd de l’économie mondiale. 1,93 milliards d’euros : c’est la valeur à laquelle est estimé le club de Football anglais Tottenham en 2021... seulement le dixième club de football le plus riche, loin derrière FC Barcelone et ses quelques 4 milliards d’euros (le Paris-Saint-Germain est quant à lui neuvième, avec un taux d’augmentation de sa valeur de 129%). La médiatisation croissante du secteur et l’avènement de nouvelles technologies sont au centre de ce phénomène, à commencer par la start-up française Sorare et ses cartes Panini virtuelles qui a récemment levé 680 millions de dollars de fonds.
De la carte Panini à la carte numérique
De manière très simple, Sorare, c’est un mélange de football et de crypto-monnaies, où “le fantasy rejoint la réalité” (https://sorare.com/). Tous les amateurs de sport se souviennent avoir collectionné étant enfants les fameuses cartes Panini achetées au bureau de tabac du village. En trois ans seulement d’existence, la pépite de la French Tech a révolutionné la collection de cartes en les numérisant sous la forme de NFT. Avec ce procédé, chaque carte est unique, réputée infalsifiable et sécurisée par un jeton non-fongible. Aujourd’hui, c’est plus de 200 clubs professionnels qui sont partenaires de Sorare, rémunérés à hauteur de 5 à 15% de la valeur des cartes. En fonction de la rareté des cartes, chacune existe entre 1 et 1000 exemplaires (Limited, 1000 cartes par saison ; Rare, 100 cartes par saison ; Super Rare, 10 cartes par saison et Unique, une seule par saison). La valeur de chaque carte est liée directement à celle du joueur dans la réalité : son état de forme et son niveau de jeu sont jugés selon ses données physiques récoltées par Opta, fournisseur de statistiques footballistiques. En d'autres termes, plus un joueur est performant dans la réalité, plus la valeur de sa carte Sorare est élevée. À titre d’exemple, la carte de Cristiano Ronaldo s’est vendue près de 290 000 dollars.
Comment jouer à Sorare ?
À vous de vous mettre dans la peau d’Ancelotti ou récemment Xavi : en tant que véritable coach, chacun constitue une équipe de 5 joueurs (un gardien, un défenseur, un milieu de terrain, un attaquant et un extra - joueur bonus). Après cela, le coup de sifflet est donné et chaque joueur peut acheter, revendre ou échanger ses cartes avec d’autres joueurs. Évidemment, Sorare offre à l’inscription des cartes gratuites pour composer une équipe et jouer dans un championnat débutant avant de s’aventurer dans des championnats avancés où les cartes seront alors payantes. Les championnats sont organisés en “Game-week” en se référant aux “vrais” matchs programmés dans les championnats existants, pendant lesquels les données des joueurs sont analysées par Opta en temps réel. Si les joueurs de l’équipe sont présents dans ces rencontres, alors l’utilisateur de Sorare pourra les inscrire dans l’un des tournois proposés et espérer ainsi voir son classement s’envoler en fonction des notes obtenues par ses joueurs (de 1 à 10). À l’issue des classements établis, chaque joueur reçoit des rewards (Ether et/ou une carte).
Vers une déshumanisation de l'athlète ?
À travers ces plateformes, les données des joueurs professionnels sont analysées et décryptées. Pouvons-nous en conclure que les joueurs, réduits à des notes à et des statistiques, sont déshumanisés de leur fonction principale ?
Avec 600 000 membres, la start-up Sorare, valorisée à plus de 4 milliards d’euros, sera-t-elle à la hauteur de son ambition pour devenir « le nouveau géant de l'entertainment sportif mondial » ? Réponse bientôt ! D’ici là, qui veut jouer ?
Le mot de la fin
Depuis toujours, le sport rythme ma vie à tel point que j'en ai même fait le sujet de ma thèse que j'écris depuis bientôt deux ans à l'Université Paris Dauphine. Un temps de la Gestion qui m'a ouverte ses portes en septembre dernier. Et qui de mieux que Nathalie Fleck, à l'origine spécialiste du sponsoring sportif, pour encadrer ma thèse ?
L'aventure continue !